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La voie du cœur

Blog de : Nicolas Chang

Le cœur physique et le cœur spirituel ne font qu’un lorsqu’on parle de las méditation.

Le cœur est l’un des cinq organes qui font que l’on pense constamment. On ne peut pas changer cela. Mais les mouvements du cœur, ou les pensées qui en découlent, doivent se limiter à la situation vitale présente. Toutes les songeries et les spéculations qui vont plus loin ne feront qu’apporter la confusion. En se concentrant sur les pensées du cœur que produisent les idées de joie et d’amour, le méditant s’approche ainsi de l’état de Nirvana.

La paix du cœur peut s’acquérir par la méditation, mais celui-ci est très difficile à calmer car il est toujours en mouvement. Dans le Zen on s'efforce d'atteindre le repos par la cessation de tout mouvement, spécialement au niveau du dos. Le dos est ainsi désigné parce qu'il est le siège de tous les cordons nerveux qui transmettent le mouvement. Lorsqu'on fait cesser le mouvement de ces nerfs dorsaux, on voit en quelque sorte le moi s'évanouir avec ses inquiétudes, ses peurs etc.

L’immobilisation permet de ralentir les battements du cœur et la respiration. Le temps se dilate et les cellules se régénèrent d’une énergie plus présente par le fait que les désirs et les projections sont dirigées vers l’intérieur.

Il faut bien comprendre que l’état modifié de conscience que l’on atteint par la méditation est en quelque sorte une auto hypnose par l’immobilisation et la posture, mais qu’il ne s’agit pas d’un état permanent à acquérir dans la vie. Le but de l’immobilisation est d’avoir ensuite un mouvement pour établir l’équilibre dans la bipolarité ou la nature profonde de l’être. La différence par rapport à une personne qui ne médite pas, c’est qu’avec ce moyen on découvre sa propre voie dans laquelle on peut se mouvoir en toute liberté.

Le cœur est la voie et celle-ci est très large et pleine de potentiel. Le fait d’avoir coupé les influences extérieures par la méditation, fait que l’on découvre un nouveau monde où il y a toujours une synchronicité et des échanges magiques. Quelques minutes par jour d’immobilisation suffisent. Il n’est pas nécessaire d’être un ascète ou un yogi. Il suffit de comprendre que l’âme n’a pas besoin d’atteindre quelque chose. C’est l’ego qui veut atteindre quelque chose, mais à l’intérieur de soi il existe cette expérience qui est là, toute prête. Il suffit d’y goûter et de cesser de croire à autre chose.

Nous avons tous le même potentiel, c’est-à-dire un cœur et une soif à étancher. Nous pouvons être comblés dans la mesure où nous comprenons que le bonheur ne vient jamais de l’extérieur, mais que nous le produisons avec notre libre arbitre. Nous avons chacun notre univers à gérer et nous pouvons les comparer, mais en aucun cas les rendre complétement identiques. La seule chose identique dans tous ces univers ou multivers c’est la vie elle-même.

L’influence des mots à une portée sur l’esprit et les mots qui conduisent à la paix intérieure sont très bénéfiques, mais pour celui qui se connecte au cœur, l’influence des mots n’a plus d’effet sur lui car les neurones du cœur sont plus rapides et plus subtils que ceux du cerveau. C’est pour cela que le Zen ne se transmet pas par la parole, mais directement d’âme à âme.

Le cœur du zen c’est l’éveil de la voie ou l’éveil par la voie, c’est la connexion au cœur spirituel, c’est la découverte de l’âme qui s’allie à l’esprit qui enfin est reconnu. Notre grande frustration en tant qu’occidentaux vient du fait que dans le christianisme l’être humain ne peut pas être un esprit à lui seul, alors que dans le bouddhisme la possibilité existe. Les jeunes filles chinoises qui étaient promises au mariage dès leur enfance et qui se retrouvaient veuves avant la cérémonie, devenaient automatiquement des esclaves de la famille du mari défunt. En se rasant le crâne et en se réfugiant dans un temple bouddhiste, ces femmes obtenaient un statut en tant qu’esprit justement. Chose qui n’est pas vraiment compréhensible en Occident à cause de notre culture qui nous a inculqué la peur d’être unique. On juge cela d’individualisme, voire même d’égoïsme, alors qu’il s’agit juste d’être soi-même et d’être connecté en soi. Un tel discours sur la liberté d’être et de se réaliser, aurait été considéré comme un blasphème à l’époque de l’inquisition. L’évolution a voulu que nous puissions enfin obtenir ce statut d’être libre, mais il existe encore des vieux schémas à chasser de nos habitudes. En méditant régulièrement et en étant patient, l’être humain retrouve cette sensibilité qui lui permet de vivre de façon subtile et réaliser que la vie est un cadeau sacré.