Skip to content Skip to navigation

Rester assis en silence n'est pas inutile

Niché au creux des montagnes du centre du Japon, se troue Eiheiji le temple mère de l'école Soto, un courant du bouddhisme Zen. Cette école est l'école bouddhiste traditionnelle la plus répandue au Japon. Eihiji a été fondé en 1244 par un prêtre bouddhiste, Eihei Dogen.

Tous les jours avant l'aube, un vieux prêtre en fauteuil roulant s'y prépare à pratiquer zazen, la méditation zen. Ekiho Miyasaki est le grand prêtre de Eihiji. Miyasaki a 104 ans. C'est à l'âge de 11 ans qu'il est initié au zen. Et au cours de ces 93 dernières années, pas une seule journée n'est passée, sans qu'il n'ait pratiqué la méditation zazen. Il enseigne:

Dogen nous a montré le chemin. La posture assise de la méditation nous apprend à mener une vie juste. Même si cela nous paraît difficile. Nous sommes bien trop préoccupés par les honneurs, les positions sociales, la vanité, l'égoïsme et toutes ces sortes de choses. Mais il nous faut apprendre à dépasser nos désirs, et pour cela il y a le zazen. [...] Les enseignements du Bouddha nous disent que devons vivre conformément aux lois de la nature qui nous accorde des bénédictions. Et partie prenante de la nature, nous devons accomplir ce qui est juste. Par ce qui est juste, il faut comprendre la vérité. En ces temps où tout va trop vite, rester assis les mains jointes et les jambes croisées pourrait paraître inutile, mais ça n'est pas le cas. Les bénédictions de la nature se déploient en méditant quelques minutes. Même 4 ou 5 minutes de méditation de latin suffisent.

Ekiho Miyasaki s'est éteint en 2008, mais son message est éternel.