Soumis par Omkar le 5 juillet, 2012 - 07:43
Regardez l'optimisme de la Nature. Rien ne peut l'arrêter. Seul l'Ego rend les humains pessimistes et est cause de souffrance.
Regardez l'optimisme de la Nature. Rien ne peut l'arrêter. Seul l'Ego rend les humains pessimistes et est cause de souffrance.
Commentaires
La nature ne fait preuve d'aucun optimisme ni d'aucun autre état âme. Quant à l'égo, c'est lui qui est à la source de constats tels que "L'homme n'a pas d'amis, c'est son bonheur qui en a" je pense ;-)
La nature n'a certes pas d'états d'âme (et par conséquent pas de miséricorde notamment), pour la bonne raison qu'elle n'a pas de mental. C'est d'ailleurs pourquoi elle n'a pas non plus d'ego, puisque si on poursuit la pensée d'Amma, l'ego est un pur produit du mental. Cependant, la nature, même sans mental, a un comportement qui est, pour employer une expression chère à Spinoza, de "s'efforcer de persévérer dans son être". Ce comportement qui est d'ailleurs celui de toutes choses, résulte directement du caractère immuable du Divin dont la volonté est intrinsèquement optimiste puisqu'essentiellement créatrice.
Le mental est un pur produit de l'ego.
Dieu n'est pas optimiste car il n'a ni mental ni égo.
Sa vibration créatrice, sa "parole", est autant créatrice que destructice. Aussi sûr que la mort succède à la vie et la nuit au jour, et la vie à la mort et le jour à la nuit. Quand Dieu dit "Que la lumière soit", il crée les ténèbres en même temps.
Au delà de la manisfestation, il n'y a ni lumière ni ténèbre, ni bien ni mal, ni optimisme, ni miséricorde, il n'y a que la plénitude du vide.
Le Livre de la Genèse exprime clairement l'idée que les ténèbres enveloppaient l'ensemble de la Création avant que ne fût prononcée cette parole fondamentale: "Que la lumière soit." La Parole ajoute: "Et la lumière fut", ce qui suppose que les ténèbres lui préexistaient. Il est dit ensuite que Dieu sépara la lumière d'avec les ténèbres, appelant la première "jour" et les secondes "nuit". "Il y eut un soir, il y eut un matin." C'est cette apparition de la lumière dans l'ordre de la Création qui détermine le premier "jour" cosmique, le terme "jour" pouvant être compris de différentes façons suivant la famille spirituelle à laquelle on appartient, bien entendu. Considérons cet enchaînement fort logique du reste: "C'est l'ego qui rend pessimiste". Or Dieu n'a pas d'ego. Donc, Dieu ne saurait être pessimiste! L'acte créateur de Dieu consiste précisément à faire surgir la lumière des ténèbres. À noter que, toujours selon la Genèse, la destruction n'entre en scène qu'à partir du moment où l'être humain (homme et femme) fait de son ego l'occasion de sa chute pour avoir écouté le chant des sirènes d'un mental lui promettant: "Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vous serez comme des dieux". Intéressante cette concordance entre le message biblique et la spiritualité d'Amma (issue de la culture indienne mais dont l'enseignement spirituel acquiert une portée universelle): l'un comme l'autre affirment que c'est bien l'ego humain, c'est-à-dire finalement le mental (et non le Divin!), qui est source de destruction. Une autre citation d'Amma qui dit que Dieu n'apporte jamais le chagrin, affirme d'ailleurs l'absence de toute responsabilité du Divin dans ce qui fait souffrir l'être humain (vous remarquerez que je choisis de ne pas l'appeler "mal" tant il est vrai qu'il n'y a sur terre que des "expériences douloureuses" qui sont autant d'occasions d'apprendre, d'évoluer et de comprendre).
Ca ne suppose rien du tout. Ca dit clairement (si j'ose dire ;) que les deux ont été créés en même temps.
Avant il y a tohu-bohu, le chaos primordial "une ténèbre sur les faces de l'abîme" ce qui est à comprendre subtilement: quelque chose qui est au dela de la création et qui ne peut être compris depuis la création. Ce vide insondable, incompréhensible et qui ne peut donc être que ténèbres et abîme pour l'ignorance (au sens avidya du terme) Mais ces ténèbres là ne sont pas un opposé à la lumière. Bref,il y a ténèbre et ténèbre quoi :-)
Enfin quoi c'est pourtant clair :-)
Pour le reste, j'ai vraiment l'impression de ne pas avoir été lu, mais c'est pas grave :-)
Lu, vous l'avez été, mais vous dites sans doute cela parce que je contredis une part importante de vos arguments. Votre "plénitude du vide" me semble relever d'une forme de nihilisme que pour ma part je ne partage pas. Concernant la coexistence du jour et de la nuit, de la vie et de la mort, et leur "alternance" cyclique qui fait que l'un ne saurait exister sans l'autre, j'en conviens volontiers aussi, à ceci près qu'en ce qui concerne la mort, c'est-à-dire la "séparation", elle est vécue en Extrême-Orient comme un simple changement de véhicule, donc une "maya" (illusion), tandis que la Bible, Ancien et Nouveau Testament confondus, la présente comme une conséquence directe de la volonté dévoyée de l'être humain, à un moment donné de son histoire, de s'égaler au Divin, suprême vanité de l'ego, donc du mental pour reprendre le vocabulaire d'Amma. Enfin lorsque vous dites qu'il n'y a ni bien ni mal, si certes je vous accorde que ce qui fait souffrir l'être humain est "expérience" et qu'il est donc spirituellement acceptable de ne pas l'enfermer dans la notion du mal, il n'en demeure pas moins que toutes les traditions spirituelles à travers l'Histoire et la Géographie s'accordent pour diviser les actions des humains que nous sommes en deux catégories, celles qui contribuent à notre... éveil, croissance, évolution, salut, sanctification (chaque famille d'esprit ayant ses propres mots pour désigner ces choses), et celles qui n'y contribuent pas ou s'y opposent, puisque qui n'avance pas recule, c'est bien connu. Des concepts proches de ceux du "bien" et du "mal" existent dans la pensée humaine depuis des temps immémoriaux et ce n'est pas pour rien que les lois de toutes les nations, depuis des siècles, réprouvent voirerépriment les mêmes catégories d'actions humaines.
Je n'ai toujours pas été lu. Par exemple j'avais écrit : au delà de la manifestation, je voulais dire dans le divin, mais j'ai du mal m'exprimer, il n'y a ni bien ni mal. Qu'est-ce que cela à voir avec les expériences humaines agréables ou désagréables sur cette terre franchement ? Rien à voir. Aucun rapport.
Sinon, puisque j'ai cru comprendre que vous aimiez bien les citations, j'ai envie de citer Pasteur :-)
Cette plénitude du vide a été évoquée par tous les yogin qui l'ont atteinte, mais peu importe. J'en viens à Pasteur. Le gars était un bougon, un peu ours quoi. Et voilà que notre ours a un jour été contraint de participer à une soirée mondaine. Le genre de truc qu'il détestait. Pour lui c'était perdre son temps, parler interminablement pour ne rien dire.
Et voilà qu'une dame vient le trouver pour lui dire : "Monsieur Pasteur, je ne crois pas aux microbes"
Alors Pasteur lui répondit du tac au tac "Madame, qu'est-ce que vous voulez que ça leur foute ?"
:-)
Bon sur ce je vais au dodo, il est tard.
Encore une fois, toutes les traditions spirituelles font état d'actions que le Divin réprouve, et que le langage humain appelle "le mal", tandis que d'autres ont sa faveur, on les appelle communément "le bien". Ces notions sont réductrices et simplificatrices à outrance car le Divin ne saurait se laisser enfermer dans nos pauvres catégories, mais c'est avec elles que la race humaine fonctionne depuis les temps les plus reculés. Il me plaît bien toutefois que le mot de la fin soit pour citer une grande figure comme Pasteur, lequel disait en substance qu'il était un homme de foi dans sa vie privée, mais que la rigueur scientifique qui était la sienne lui commandait de mener ses recherches, sinon en athée, du moins en agnostique. Ce qu'il a répondu à cette dame était évidemment la réplique la plus intelligente qu'un homme de son rang pouvait lui faire. En effet, quand bien même nous serions tous aveugles, cela n'empêcherait pas le soleil de briller, et peu importerait à l'astre du jour que nous croyions ou non qu'il existe! Bonne nuit et bonne continuation sur le chemin.