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Athémys - Pensée du 4 octobre 2010

Comment peux-tu t'attendre à vivre une vie spirituelle profonde si tu n'es pas prêt à faire un effort dans ce sens ? Tu ne peux pas vivre à travers l'expérience, les gloires et les triomphes des autres, par l'Unité des autres âmes avec Moi. C'est une chose que tu dois chercher et trouver par toi-même. Commence dès maintenant à penser par toi-même et à te tenir debout sur tes propres jambes, et cesse de t'appuyer sur qui que ce soit. Lorsqu'une personne s'est appuyée sur des béquilles pendant un certain temps et si elle n'a pas le désir de les jeter pour faire l'effort de marcher sans elles, elle traversera la vie en dépendant d'elles et perdra complètement l'usage de ses jambes. 

C'est pourquoi il est vital pour toi de te tenir sur tes propres jambes, spirituellement, et de recevoir ton inspiration de l'intérieur et non de l'extérieur. Chacun la recevra de façon différente. Il n'y a pas de modèle tout fait. Trouve ta façon et commence à la vivre dès maintenant.


- Eileen Caddy, La Petite Voix, c. Le Souffle d'Or

Commentaires

Est-ce que tout le monde est apte à commencer « la quête de soi »?

Je ne le pense pas, il faut avoir souffert suffisamment, ici ou avant, pour que s'allume la petite étincelle.

Si cela n'a rien à voir avec le fait d'être diplômé ou "culturé" (j’aime ce mot), cela a à faire avec (vous avez remarqué le nombre de « a » ?) notre capacité au "bon sens" (le bon sens est une des bases de la spiritualité) et notre désir de ne pas rester ignorant.

Krishnamourty disait : «  le seul problème c’est l'ignorance », en effet, que faire? Que dire du soleil si l'on a toujours vécu sous une épaisse couche de nuages et que nous ignorons même son existence?

Une rencontre ? Un voyage en avion ? (pour monter au dessus des nuages), cesser de bouger et rester inerte pendant des heures comme les yogis ? Respirer - souffler à en avoir des vertiges ?  La mort d’un être cher ? Voir la mort de près ? Beaucoup de choses peuvent déclencher l'étincelle.

Pour ma part, elle s’est déclenchée d'une drôle de façon et laissez-moi vous la raconter.

Je rentrais en seconde littéraire, à cette époque, en A2, 2 signifiait « latin », malheureusement ayant changé de lycée, je dus me rendre à l'évidence que ce que prétendaient mes anciens camarades de classe jusqu’à maintenant, était vrai ! J’avais été le chouchou de la prof, car ma moyenne de 10 à 11 sur 20 se métamorphosa en une drastique chute libre et en quelques semaines passa comme un crash de bourse à 0,25 sur 20! Une catastrophe qui fit plus réagir mes professeurs que moi-même car intérieurement j’étais bien sûr au courant. Terminé le latin, je passais en A7, 7 signifiait "textes Anciens" mais en français.

Malheureusement pour le lycée, (mais bien heureusement pour moi vous verrez), il n'y avait pas de prof de textes anciens et on avait assigné à ce poste « Le » prof de phylo (oui, je sais que ça s’écrit avec un « i » mais j’aime bien voir le mot avec un « y »), une sacré figure de style! d'emblée il mit le nouveau que j'étais au parfum, ne connaissant pas et ne s'intéressant pas aux textes anciens qui a son avis étaient trop vieux ( !), il n'avait pas l'intention de nous y intéresser non plus, mais il allait profiter de l’occasion pour nous inculquer des notions sur la philosophie, en plus avec une année d’avance, dans une classe qui n’était pas sensée philosopher avant la première, une première donc !

Un aparté : en enseignant la philosophie dans les lycées à un âge de 15 ou 16 ans, il s’est avéré qu’elle pouvait ouvrir l’esprit et donc fabriquer des révolutionnaires avant l’âge et je suis persuadé que mai 68 ou l’on était tout content d’envoyer des pavés sur la tronche des types casqués d’en face, y est pour quelque chose (mais bien sûr pas la seule et pas la principale raison).

A cette époque, je vivais sur mon acquis de l’âge de 12 ans, enfant surdoué, je m’étais fatigué de la lenteur des cours, des études et j’y avais perdu tout réel intérêt, depuis je ne faisais plus rien, et je vivais sur mes ressources intellectuelles suffisantes et ma culture anormalement importante due aux nombreux livres que je dévorais en permanence. Ayant décidé de devenir musicien, les études ne m’étaient plus nécessaires. J’avais décidé de faire le stricte minimum et d’aller à la fac, uniquement parceque je sentais qu’un bagage intellectuel, des attitudes méthodiques, d’apprentissages intellectuels, de réflexions profondes et de concentration soutenue sont absolument nécessaires dans la vie. En plus les cours de phylo me changèrent des cours rébarbatifs où il n’était pas nécessaire d’apprendre quoi que ce soit pour savoir le principal, puisque évident d’emblée. Habitué à jouer aux cartes avec les cancres de la classe pendant les cours d’Allemand, et aux échecs (seul diversion autorisée par le prof)  pendant les cours de maths et d’Anglais, je ne suivais de loin les cours de Français et n’intervenais que lorsque le prof faisait une erreur sur un auteur, ou une faute d’orthographe !

Le prof de phylo était différent, et c’est le jour où il nous enseignait sur les « comportements sociologiques acquis » face à la « phénoménologie psychologique de l’imagination » (l’imaginaire de Sarthe) que je découvris le mariage de l’enseignement avec l’humour, la provocation, la révolution… en effet le prof était monté sur son bureau, et, en slip, le pantalon baissé sur les chaussures, muni d’une craie en guise de sexe pointé vers le mur, il prenait les positions (hilarantes au possible) des différents comportements sociaux des individus de chacune de ces catégories, et c’est au moment où il imitait le « petit bourgeois » bedonnant, qu’une tête passa au dessus de l’encadrement des fenêtres teintées de la porte d’entrée, les rires redoublant dans le brouhaha ambiant, il n’entendit pas la porte s’ouvrir ni ne vit la tête du proviseur lorsque poussé par son public à faire mieux, il entreprit d’entamer la position du camionneur en train de pisser par la vitre de son camion…

Le reste de la scène n’a aucun intérêt car tout devait finalement revenir dans les normes. Mais cette histoire cocasse, si elle fit le tour de tous les lycées de la ville, me donna beaucoup à réfléchir…

On pouvait éprouver du plaisir dans un cours de lycée, anodin et à la limite du rébarbatif, tout simplement en utilisant une méthode humoriste. Donc si on pouvait transformer une chose négative en une chose positive et captivante donc dont le souvenir ne ferait aucun doute, simplement dans ce contexte, c’était que mes pensées négatives étaient devenues positives. C’est donc que j’étais capable de les changer, certes avec l’aide d’un comportement extérieur, mais pourquoi ne le pourrais-je pas par moi-même ? Avec uniquement la volonté et en trouvant dans ma tête des motifs pour ce changement ? De plus, je m’aperçu que j’étais entrain de penser sur mes pensées, et une espèce de liberté me parcouru le cœur, j’étais capable de « contrôle » sur mes pensées, quelque chose, au dessus de ma tête, légèrement en retrait, pensais que je pensais… je me voyais… il me sembla alors avoir un atout de plus que les autres qui n’avaient l’air d’agir et de réagir dans la vie, que par impulsions ou par habitudes et non par un profond regard sur eux-mêmes comme je venais de l’acquérir et que je comptais bien exploiter et développer. Les gens me semblèrent alors comme des robots, commandés de l’extérieur, réagissant aux émotions mauvaises conseillères, jamais vraiment « conscients » du moment présent là où ils se trouvaient, mais réagissaient sans réfléchir… Je venais de découvrir ce que ce cher Eckhart Tolle appelle « le pouvoir du moment présent » de l’« Ici & Maintenant ».

Alors les cours de phylo devinrent mon passe-temps favori, en plus étant de nature « contestataire », j’étais pratiquement le seul à pouvoir intervenir et je l’ouvrais à la moindre possibilité de réaction possible,  le prof me surnommait : « l’antithèse permanente », parce que même si je me plantais, j’aimais lui opposer un argument, ce qui lui donnait beaucoup d’eau à son moulin pour expliquer ce qu’il voulait, je savais que je lui était utile, il savait que je le savais et l’on devint pote.

Il acquit un véritable respect pour moi le jour ou je l’emmenai et lui présentai Prévert, « Jacques ? » comme il me demanda avec stupéfaction. En effet, Jacques Prévert habitait à quelques dizaines de kilomètres de chez moi et j’avais pris l’habitude de lui rendre visite depuis quelques années déjà. Avant le poète, il était pour moi un conteur incroyable et je buvais ses paroles comme du petit lait !

Je rencontrais aussi à cette époque, son cercle d’amis, d’autres philosophes bien sûr, mais aussi des penseurs, des intellos, des politiciens surtout de gauche, des sociologues, historiens, archéologues, les soirées à discuter de tout et surtout de rien m’allaient très bien, je ne participais pas beaucoup mais j’écoutais énormément. Je commençais à développer un contrôle sur mes pensées et le côté spirituel, la découverte de moi-même, de mes facultés cachées, du rapport entre les êtres humains et l’au delà de nous mêmes, vivants et les énergies, les différents règnes qu’ils soient animal, végétal et même minéral m’enseignaient sur la vie, les rencontres du hasard, y en a-t-il ? Ou provoquée continuèrent d’enrichir ma vie spirituelle au long des jours.

J’ai découvert tardivement, pour en revenir au sujet, que tout le monde n’a pas cette étincelle à 16 ou 17ans, je l’ai cru longtemps, comme si tout le monde passait obligatoirement par là à cet âge là ! Ça n’est pas le cas,  ça n’est pas comme un attribut physique qui se développe comme la pousse des dents, des cheveux ou de la puberté. Je ne le savais pas et à cause de cela, j’ai tenté tant de fois d’apporter cette petite étincelle de bon sens, à des gens incapables de comprendre ce dont je parlais, beaucoup de temps perdu, à chaque fois et beaucoup de désillusions.

Je compris alors pourquoi certaines personnes âgées sont plus stupides que la moyenne, la petite flamme ne s’est jamais allumée, il devront revenir encore de nombreuses fois avant que la souffrance des répétitions d’erreurs ne fasse finalement, lentement, son effet salvateur, l’éveil survient lorsque nous en sommes digne, et surtout capable de l’assumer et de le prolonger, c’est pour cela que, lorsque j’avais essayé de faire prendre conscience de cette flamme intérieure bien cachée par l’épaisse fumée de notre super égo, à des personnes qui n’étaient pas prêtes, c’était une erreur fondamentale.

Cela ne sert non seulement à rien, mais cela peut faire aussi beaucoup de mal autour, alors attention. Considérons-le comme un livre secret que nous transportons partout avec nous. Ne l’ouvrons que si la personne en face de nous, nous invite à le faire, lançons lui quelques signes tout au plus, mais ne nous embarquons jamais à faire entendre ce qui n’est pas dans l’entendement de l’autre.

Bonjour Claude :-)

"Respirer - souffler à en avoir des vertiges" Ceci aurait-il un quelconqoe rapport avec le yoga ? :-) lol

Oui je partage ton point de vue, tentez de faire prendre conscience prématurément est susceptible d'apporter plus d'ennuis qu'autre chose...

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Merci pour avoir partagé avec nous cette très belle annecdote :-)

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