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Le retour de la menace tentaculaire ; épisode 9 du feuilleton de la MIVILUDES

Le rapport 2011 - 2012 en ligne 

Avec neuf rapports annuels et sept guides, la MIVILUDES a réussi à faire croire que la France est envahie de « sectes », gangrenée par la dérive sectaire et les méfaits des « gourous ». Selon elle, aucun domaine n’en réchappe : santé, mineurs, entreprise, formation professionnelle et, dans ce dernier opus, les personnes âgées. Comme d'habitude, aucune étude et aucun chiffre ne sont fournis pour étayer cette menace tentaculaire, puisqu'il existerait des « difficultés » qui auraient pour effet un « manque de connaissances sur l’action des mouvements sectaires ». 

Serge Blisko, président de la MIVILUDES : « On appâte une personne, le plus souvent à un moment critique de sa  vie (rupture familiale, deuil, maladie grave, perte d’emploi...), on l’amène peu à peu par d’insidieuses manœuvres psychologiques, accompagnées parfois de pressions physiques, à perdre son autonomie et son libre-arbitre ». Voilà ce que nos experts es-sectes ont découvert du sort de 500 000 de nos concitoyens appartenant à des mouvements alternatifs à vocation spirituelle, éducative ou thérapeutique, c’est-à-dire les « sectes », selon la MIVILUDES. 

Si l’on en croit ces rapports et guides, à cause des sectes, tous les français (personne n’a été jugé assez fort pour prétendre y résister) sont en danger de perdre leur libre arbitre, leurs économies, leurs proches, leur santé, enfin tout.  

Qui peut accorder crédit à un tel discours ? Véritablement, qui peut y croire et pourquoi ? Car c’est bien de croyance qu’il s’agit, si ce n’est de se moquer du monde. Dans les faits, la question des « dérives sectaires » est un « non problème ». Elle n’existe pas en terme de fléau social : les délits qui peuvent survenir doivent être traités au cas par cas et dans le cadre de la loi ; ils ne sont pas plus nombreux que dans d’autres domaines de la société (probablement moins) et ne sont pas de nature différente. La lutte contre les « dérives sectaires » n’est qu’une stratégie permettant à l’État d’ostraciser une partie de la population en la déclarant « victime » ou même seulement « victime potentielle » de « manipulation mentale ». Cette mascarade qui vise à infantiliser toute une population est-elle une erreur de parcours ou une œuvre patiente visant à limiter les libertés fondamentales ? 

Après le rapport du Sénat et les auditions de la commission d’enquête sur l'influence des mouvements à caractère sectaire dans le domaine de la santé, que nous avons commentés en détail (ici), il y a comme une overdose de rhétorique antisectes. 

CICNS