Depuis 1980, l’Arctique perd environ 10 % de sa couche de glace permanente tous les dix ans. Battant chaque année le record observé l’année précédente, la banquise subit un déclin bien supérieur aux projections avancées par les modèles climatiques. Ainsi, sur la période 1979 – 2008, la banquise arctique s’est amincie en moyenne quatre fois plus vite que dans les simulations climatiques. Des chercheurs du CNRS, de l'université Joseph Fourier et du Massachusetts Institute of Technology sont récemment parvenus à expliquer cet écart entre scénarios climatiques et évolution réelle.
Au cours des dernières décennies, on a assisté à une accélération de la dérive de la banquise. Or, celle-ci est directement liée à l’intensification de l’amincissement de la banquise. En effet, moins épaisse, cette dernière se fragmente plus facilement, d’où une mobilité accrue. Les glaces de mer s’évacuent alors vers le sud du détroit de Fram, entre le Groenland et l'archipel du Svalbard, en dehors de l'océan Arctique, avant de fondre. Mais les modèles climatiques actuels ne reconnaissent pas de lien entre amincissement de la banquise et accélération accrue de sa dérive.
Dès lors, pour être exacts, les scénarios climatiques doivent intégrer une accélération de l'évacuation des glaces à travers le détroit de Fram. Ce phénomène pris en compte, les simulations climatiques s’orientent désormais vers une probable disparition de la banquise arctique d’ici les prochaines décennies.
Tous les ans, les statistiques sont revues à vitesse grand V ; il y a 10 ans on annoncé le recul des glaces dans 30 ans, il y a 5 ans on annonçait la diminution de la banquise de moitié à la fin du 21ème siècle, aujourd’hui c’est sa disparition entière prévue dans 30 ans, je vous parie que dans 5 ans on ne se posera même plus la question !