Skip to content Skip to navigation

Le blog de daviddubois

Comme dans un rêve

Vivre et mourir dans l'ignorance de notre vraie nature, c'est comme vivre et mourir en rêve. L'expérience du rêve - lors du réveil ou au sein du rêve lui-même - est réputée décisive dans toutes les traditions tantriques non-dualistes émanées de l'Inde. Dans le dharma du Bouddha, en particulier, le rêve est le paradigme de toute expérience. Voici un passage d'un disciple du Christ sur le sujet.

Pratiques visionnaires

La tradition bouddhiste de la grande Complétude (dzogchen) s'exprime en une poésie qui célèbre le naturel, le laisser-aller et la conscience au présent, à l'encontre de toute technique, manipulation ou projet.

Deux sortes de méditation

Certains considèrent que l'essentiel est de comprendre que tout est fabrication de l'esprit, que cet esprit est vide, que cette vacuité est félicité, et que cette félicité est conscience. Cette approche met l'accent sur l'idée que "tout est esprit", à l'image d'un rêve. En réalisant ceci, les cauchemars tournent en bon rêves.

La douleur est expansion de conscience

La conscience est comme l'espace : elle n'a pas de fondement. Ce "rien" est le fond de toute expérience, sa "clairière" et sa situation. Mais quand on voit ceci, voit-on pour autant la non-dualité ?

Non, car si nous en restons-là, nous croirons que les choses sont séparées de la conscience, tout comme les corps sont séparés de l'espace dans lequel ils baignent pourtant, au sens où cet espace, quoique infini, n'est pas leur source ni leur âme.

Alors que les choses ne sont pas en la conscience comme des choses dans un sac. Comment donc ? Comme des vagues dans l'océan.

Dieu se marche-t-il dessus ?

Somânanda, "félicité de l'union avec la conscience", est l'auteur d'un traité - La Vision de Shiva - dans lequel il exprime un panthéisme radical, sans aucun compromis. La conscience est totalement transcendante, oui, mais totalement immanente, aussi. Tout est également conscience :

"La déité est en Dieu établi en lui-même,
Mais aussi bien dans la terre et autres (éléments)". (Shivadrishti, III, 18a)

Embrasser la dualité

"Non-dualité" signifie que deux choses ne sont pas deux choses.

Il y a donc autant de types de non-dualités différents qu'ils y a de couples de contraires (dvandva). Dire qu'il n'y a pas la personne et le monde ; et dire que le bien et le mal ne sont pas deux, c'est esquisser deux visions différentes, bien qu'elles puissent être réconciliées au sein d'une autre perspective, une autre non-dualité plus vaste.

Mais plus profondément peut-être, il y a plusieurs manières de dire que "deux choses" ne sont pas deux choses.

Conscience du présent

Le dzogchen est la pratique de la conscience du présent (da lta'i shes pa), un lâcher-prise complet dans le présent (da lta'i khregs chod). Si on lit les instructions du grand Dudjom Jigdrel Yéshé Dorjé, on constate qu'il décrit presque toujours la familiarisation avec la conscience libre (rig pa) en ces termes.

Quand connaître une chose, c'est les connaître toutes

D'ordinaire, connaître une chose, ce n'est pas les connaître toutes. Dire que la cuisine japonaise est mauvaise alors que je n'en ai goûté qu'un seul plat est une généralisation abusive. Plus profondément, induire, c'est-à-dire généraliser à partir d'expériences qui sont nécessairement particulières, pose toujours un problème. Car les conclusions de l'induction ne sont jamais de l'ordre de la certitude absolue, mais toujours seulement de l'ordre de la probabilité.

Faut-il fermer les yeux ou les garder ouvert ?

Au contraire de la méditation décrite dans ce dernier billet, l'image la plus répandue de la méditation consiste à s'asseoir et à fermer les yeux. Si l'on rassemble des images de méditants, on constatera que la plupart ont les yeux fermés, le dos légèrement voûté, le cou penché vers l'avant. Voici un exemple chrétien et un exemple néobouddhiste :

Comme un gant retourné

Qu'est-ce qui marche ?
Qu'est-ce qui est efficace ?

La plupart des remèdes sont comme des verres demi-pleins, demi-vides. Mondains ou spirituels, intellectuels ou concrets, de la tête ou du cœur, ils ne sont que des demi-mesures, révélations ou divertissements, selon que l'on est optimiste ou pessimiste.

En réalité, ces remèdes gravitent autour de la panacée. Elle ne peut être dite. Elle est un état, une sensation. Elle ne dépend pas de croyances ni d'hypothèses métaphysiques. Mais elle dépend d'autres choses.

Il n'y a pas d'autre

La vacuité n'est pas le néant. Mais il est aisé de la confondre avec une sorte de nihilisme. L’Occident a compris le dharma du Bouddha comme un culte du néant. Mais l'Occident a une excuse : la vacuité n'est pas facile à entendre. Au reste, de nombreux textes bouddhistes eux-mêmes ont pris la vacuité pour un néant et ont dès lors cherché à corriger cette doctrine.

Miel ou désert ? Miel ET désert !

Il y a deux genres d'expérience intérieure : la savoureuse et l'aride.

J'en ai parlé à plusieurs reprises. Comme de la question de la stabilisation de l'expérience.

Faut-il stabiliser ?

Il y a quelques années, j'étais assis devant ma tente sur une colline en Mongolie centrale. 

Les yeux fermés ?

"La méditation, c'est rester assis les yeux fermés" : stéréotype. Dépassé ? Oh que non ! Encore et toujours, quelques irréductibles résistent, défenseurs d'on-ne-sait-quoi. Pour la majorité des gens, même curieux de spiritualité, la méditation est un exercice d'introversion qui consiste à bloquer les sens, à se couper du monde, de la vie. Selon le lieu commun véhiculé depuis Schopenhauer et Hegel, la mystique "orientale" en particulier est un "culte du néant". Une fuite. Un suicide à petit feu. Un symptôme de la haine de soi, c'est-à-dire de la rancœur vis-à-vis du corps, de la vie.

Corps de lumière ou corps d'ignorance ?

Beaucoup de gens affirment que la transformation du corps physique en un corps de lumière immortel est le propre de leur tradition. Ainsi Jean-Luc Achard répète depuis vingt ans que l'obtention de ce corps de lumière est l’apanage du dzogchen. Les adeptes du tantra de la Roue du temps (kâlacakra) affirment de même pour leur "yoga en six étapes".

Distinguer le sacré et le profane

Après quelques heures de cours, j'étais en train de siroter un thé en bonne companie : j'écoutais les Quatre cavaliers de l'apocalypse, quatre penseurs athées qui n'ont pas leur langue dans leur poche. Passionnant, plus intelligents et surtout plus humbles que bien des spiritualistes.

 

Pages

S'abonner à RSS - Le blog de daviddubois