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Simplement être là, le cœur grand ouvert

Blog de : fabrice

Depuis à présent 18 ans que j’enseigne la méditation, j’ai dirigé nombre de séminaires. Or chaque séminaire est à chaque fois unique tant par l’approche et les sujets que je choisis, que par la rencontre avec les participants qui constituent aujourd’hui la communauté de l’Ecole occidentale de méditation et créent des situations toujours différentes.
 
Certains étudiants ont commencé à rassembler des extraits d’enseignements que j’avais donnés, des paroles que j’avais pu dire… Ils ont ensuite demandé à tous les membres de l’Ecole de sélectionner dans leurs propres notes certaines phrases qui les avaient accompagnés dans leur vie.


 
A partir de là, un minutieux travail de compilation a été réalisé… puis j’ai beaucoup retravaillé la forme pour que cela soit unitaire d’une part, et pour pouvoir organiser ces citations par thème d’autre part. Je me suis rendu compte que cela donnait un ouvrage simple et aidant qui, à côté de longs essais que j’avais rédigés, pouvait devenir le compagnon d’une pratique quotidienne. Ces textes très courts révèlent en effet la quintessence de ce que chacun a compris.
 
Le livre est finalement extrêmement personnel car au plus proche, au plus direct, au plus intime de ce que j’ai moi-même compris de la méditation. Et il offre des phrases qui éclairent la pratique et le chemin, qui montrent comment la méditation résonne et s’incarne dans la vie de chacun.

Le titre en lui-même semble déjà une invitation à méditer…

Ma conviction est que, pour porter ses fruits dans notre monde actuel, la méditation doit être présentée au travers de deux aspects fondamentaux : la présence attentive et la bienveillance aimante. Sans la bienveillance aimante, la pratique de la présence pourrait devenir un peu mécanique, sèche, légèrement fermée. Et sans la présence attentive la pratique de la bienveillance pourrait rester un peu rêvée, manquer de chair…
 
Ainsi le titre du livre annonce-t-il ces deux ailes du même oiseau, que l’on peut ensuite retrouver dans les chapitres intérieurs qui offrent aussi bien de courtes sentences pour comprendre le sens profond de la méditation (le simple geste de s’asseoir) que des inspirations à développer bienveillance, amour, intelligence et courage.

Quels sont les thèmes abordés ?

Le plus simple est de vous donner la table des matières :
 
La méditation en quelques instructions fondamentales
Pourquoi méditer ?
Faire du silence un véritable ami
Ce que la découverte de l’espace pourrait changer en vous
A l’écoute de la sagesse du corps
L’amour bienveillant qui guérit
Sortir de l’isolement, s’ouvrir
La compassion transforme la souffrance
Etre sans peur : la voie chevaleresque de la méditation
La méditation nous apprend à vivre en poète
Ne pas rester sur le seuil, l’engagement
La vérité éclaire
Quel enseignement libère ?
Comment cultiver une spiritualité authentique ?
 
Voilà quelques points qui peuvent dessiner le chemin de la méditation.

Pouvez-vous citer et commenter quelques-unes des phrases extraites du livre ?

« Rien n’est plus simple que méditer.
Cette simplicité est parfois déconcertante tant nous avons
l’habitude d’être confronté à des tâches complexes, tant nous
cherchons à être toujours un peu plus efficace, habile ou
adroit...
Dans la méditation, il suffit d’être, simplement. »

Méditer c’est être. Vous ne pouvez pas avoir un rapport à quiconque, faire un acte juste si vous n’êtes pas en rapport à votre être, si vous ne savez pas faire un peu silence, faire attention, si vous êtes complètement soumis soit aux tourments émotionnels qui vous submergent, soit à la dictature de l’idéologie qui règne partout. Donc méditer est au fond la quintessence de toute éthique possible. De ce point de vue-là aujourd‘hui, méditer est quasiment une forme d’hygiène indispensable à la survie de nos sociétés et de notre propre être. Nous sommes entrain de perdre le rapport à l’attention, nous ne savons plus regarder les étoiles, nous poser devant un feu de bois pendant une heure sans rien faire. Si la méditation se répand tant, c’est que nous n’avons p! lus le choix : speed, stress, burn-out sont des problèmes majeurs de la perte d’attention.
 
« La pratique de la méditation consiste à prendre un microscope
pour observer notre propre esprit.
Elle n’a rien de religieux ou d’ésotérique.
Elle invite simplement à développer la plus vive curiosité pour
notre manière d’être, de penser et de nous comporter. »

Méditer c’est entrer dans un laboratoire pour comprendre ce qu’est la présence, la développer, en comprendre le sens. Et cela se déploie dans notre vie. Comment être présent, comment être humain ? La méditation est l’art d’être humain.

« Aie de la tenue, les ennemis que sont la peur, le découragement, la lâcheté, auront moins de prise sur toi. Avoir de la tenue ne signifie pas se raidir, mais garder sauve la présence au plus secret de ton être.»


Dans la méditation, nous prenons la décision délibérée de ne pas bouger, quelles que soient les pensées et les émotions qui nous assaillent ; nous nous entrainons à les accueillir avec douceur, sans jugement et à ne pas nous y accrocher. Nous pouvons ainsi entrer dans la peur : laisser la peur être complètement peur, arrêter de lutter contre ce qui est, ne plus être terrorisé d’avoir peur – ce qui – au fond - est la lâcheté.

De la même manière que méditer n’est pas être sans pensée, être courageux n’est pas être sans peur. Je peux dire que la méditation m’a rendu plus courageux, prêt à prendre davantage de risques. La peur restreint notre possible, elle nous amène à renoncer petit à petit. Dans l’Ecole nous développons davantage la perspective chevaleresque que monacale, nous sommes laïcs, et cela nous amène à travailler cette question de la peur.

Méditer c’est laisser irradier notre être … et ce qui nous empêche d’être, c’est la peur !

Pouvez-vous nous parler du film d’1h10 offert avec ce livre ?

Ce film a été tourné lors d’une journée d’enseignements que j’ai donnée à Paris en début d’année. Il constitue une introduction détaillée de la méditation et comporte notamment les instructions guidées de la présence attentive et de la bienveillance aimante. Bruno Venzal qui l’a réalisé, a fait un patient travail dont le résultat est un film unitaire présentant ces deux pratiques, ces deux dimensions, dont nous avons besoin aujourd’hui.

Le livre est illustré d’œuvres originales de Bruno Tyszler.

Ces peintures sont d’une grande sérénité. Ce que je trouve très touchant dans le travail de cet artiste c’est qu’il n’a jamais peur de la vulnérabilité, de la fragilité de tout un chacun et aussi de la part d’ombre la plus secrète. Il a notamment traversé de manière bouleversante et très singulière le thème des monstres dans un livre paru en 2011. Avec les fleurs qui ponctuent cet ouvrage sur la méditation, Bruno Tyszler continue son exploration fine et sensible du point de vulnérabilité qu’abrite notre cœur « La fleur vivante est certes mortelle, mais sa fragilité extrême lui donne son incomparable beauté. Sa beauté vient de sa fragilité même ! ».

Fabrice Midal Ecole Occidentale de Méditation