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Les plus belles oeuvres de l'exposition Maya au quai Branly

Blog de : ftonic

plaque de jade, période Classique récent. vers 550-800. Hautes Terres. Le personnage central est aussi sur un trône, un nain est visible à gauche. photo : F. Tonic, 2011


détail sur la représentation du nain.

un superbe encencoir théâtre. l'objet possède un couverture (la tête) et une base.

la suite après le rappel... 

Chronologie des « empires » mayas - RAPPEL

La civilisation est, pour nous Européens, largement méconnue. Nous ne possédons pas de grandes collections comme pour la Grèce, Rome, l’Égypte, la Mésopotamie, sans oublier le peu de spécialistes et d’ouvrages historiques. Dans ce court article, nous allons tenter de fixer la chronologie et les différentes époques de la grande culture maya.

L’origine des premiers centres politiques, urbains et sociétales mayas reste une épineuse question, faute de vestiges archéologiques suffisants. L’apparition de la civilisation, avec les villages, la céramique, etc. remonte vers 3000 av. J.-C. Et cela concerne de nombreuses régions de l’Amérique Centrale. Une accélération, avec la céramique, apparaît vers 2000 av. J.-C., essentiellement au Chiapas et au Salvador.

Vers 1300 av. J.-C., dans le golfe du Mexique, apparaît une civilisation qui ne cesse de hanter les chercheurs : les Olmèques. L’un des plus grands centres cultuels de ce peuple est le site de La Venta possédant une grande pyramide. On y trouve les étonnantes têtes colossales dont la signification reste à trouver. Mais il faut attente le VIIe siècle av. J.-C. pour que les grands sites mayas commencent à émerger, à Nakbé.

Le classicisme maya
L’apogée des cités mayas débute réellement avec l’apparition de ce que l’on appelle la période classique s’étalant de 300 à 900 de notre ère. Cette période est surtout visible dans les basses terres, c’est-à-dire la péninsule du Yucatan, et les forêts du nord du Guatemala et du Bélize, même si les racines de cet épanouissement sont déjà visibles les siècles précédents. Pour compliquer un peu plus, les spécialistes proposent une division de la période classique en classique ancien (300-600) et récent (600-900). Parmi les grandes cités de cette époque, on trouve les monumentales constructions de Tikal, Uaxactun. Tikal fut l’un des plus puissants centres mayas notamment entre les IIIe et IXe siècles. La zone urbaine aurait abrité plus de 100 000 habitants. Les grands temples-pyramides dominent la jungle avoisinante. Mais la ville lutta contre plusieurs autres cités de grande importance : Caracol, Naranja ou encore Calakmul. On peut aussi citer la très riche et impressionnante ville de Palenque qui joua un rôle militaire et politique important durant l’ère classique. Palenque est connu pour le temple des inscriptions. C’est sous ce monument que fut découverte la très importante tombe de K’inich Janaab’ Pakal, dirigeant de la cité-État durant le VIIe siècle.

Autre grande citée importante : Copan, qui eut son heure de gloire durant le VIIe siècle. Mais cet apogée dura à peine un siècle ; dès le VIIIe siècle, la ville tombe en décadence peut-être à cause d’une dégradation prononcée de son environnement écologique (déforestation ?). On constate des sacrifices humains toujours plus nombreux pour sauver la cité mais cela ne fut pas suffisamment. Parmi un des plus beaux monuments est le mystérieux jeu de balle maya, dans un parfait état de conservation. Dans ce jeu, particulièrement symbolique, on voyait le vainqueur sacrifié dans les honneurs et le perdant dans le déshonneur. 

Nos lacunes demeurent pourtant immenses. Pour preuve, nous ne connaissons pas les liens entre les Mayas et la puissante culture de Teotihuacan, non loin de Mexico. Connu pour les monumentales pyramides de la lune et du soleil, Teotihuacan domina une partie du Mexique entre les IIe et Ve siècles même si ce peuple nous échappe presque totalement. Nous savons tout de même que des échanges (pacifiques ou non) se firent avec les Mayas. 

La période postclassique
Si la période classique constitue l’apogée des Mayas, que se passe-t-il pour que de si brillantes cités s’effondrent ? Difficile de le savoir surtout que ce processus ne fut pas uniforme, certaines cités s’écroulèrent brutalement et dans la violence alors que d’autres connaissent une décadence inexorable. D’autre part existe-t-il une région mère de cette effondrement ? L’archéologie nous indique que le premier affaiblissement connu se situe dans la région du Petexbatun dans le Peten. La cité de Dos Pilas semble être la « capitale » d’un réseau de cités-États dépendantes qui commencent à exploser durant le dernier tiers du VIIIe siècle. Un système de fortifications sommaire a été mis en évidence par les archéologues à Dos Pilas. Une partie de l’élite quitte la cité tandis que la région sombre dans des guerres permanentes. Et les cités furent obligées de rompre avec la conception sociétale et urbaine de la période classique en s’enfermant dans des enceintes et en combattant sans relâche le voisin. Cette guerre constante épuise les cités et tend à provoquer une décrue démographique. Le IXe siècle marque l’abandon de la plupart des cités, la population forme alors des hameaux. Mais cette présentation n’est qu’une des hypothèses possibles.

Cependant, dans d’autres régions du Peten, on retrouve les mêmes processus d’effondrement, pouvant indiquer la nature de cette chute. Les grands travaux s’arrêtent et une partie de la population fuit sans doute les cités pour rejoindre d’autres régions, plus calmes sans doute. D’autres grandes cités, durant le IXe siècle, n’échappent pas à ce déclin ; ainsi Tikal subit des abandons au milieu du siècle. Puis vers la fin du même siècle, la ville n’existe plus. Ce phénomène se rencontre aussi ailleurs comme à Calakmul. Cependant, la période postclassique à partir du IXe-Xe siècle favorise aussi la montée en puissance de nouvelles cités, l’une d’entre elles fut peut-être la mystérieuse Chichen Itza. Cet immense complexe urbain pose toujours des problèmes chronologiques aux archéologues. Mais c’est durant la première moitié du XIe siècle que la cité arrive au sommet de son pouvoir. Et il se pourrait que cette ville, avec Uxmal et Coba, soit une cause possible de l’effondrement en définissant une nouvelle ère politique et sociale, en rupture avec le modèle de la période classique. Il est certain aussi que l’architecture devient plus modeste durant le postclassique. Une chose est certaine : les archéologues ont encore du travail pour comprendre comment on passe du classique au postclassique et pourquoi les habitants désertent les villes, comment le modèle social maya vole en éclats et pourquoi d’autres cités résistèrent mieux ou tout simplement prirent le pouvoir. 

panneau 1 provenant du site de La Corona. Basse Terre. long texte daté du 25 octobre 677. ce panneau se compose de deux blocs avec le roi K'inich Yook. Ce souverain, raconte le texte, va dans la grande ville de Calakmul, une des superpuissances maya de cette époque (avec sa grande rivale Tikal). Photos : un des deux panneaux et détail.

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François Tonic -- Archéologie Magazine