La voie du guerrier de lumière
Le Gong fu Shaolin est la voie du Chan (Zen) et pour celui qui y adhère, il y a la possibilité de comprendre le paradoxe du guerrier pacifique.
Le Shaolin est la voie du guerrier spirituel, qui serait entre autre issue du Yoga ancien qui aurait été développé depuis le début de l’âge des ténèbres ou ?Kali Yuga? (il y a plus de 3 mille ans) avec la venue au monde du seigneur Krisna ou l’incarnation de Visnu (Dieu suprême).
Le Kali Yuga est l’âge de la querelle et de l’hypocrisie. En cette époque, les humain sont matérialistes et facilement attachés à la notion de possessions avides. Cet âge a un avantage dans le sens que le monde matériel tel qu’il est actuellement est une occasion de faire un bond dans l’évolution si on comprend le fait qu’il faut simplement se détacher de l’envie de posséder la richesse matérielle et de se contenter des plaisirs des sens tels qu’ils sont vantés dans le monde matériel. Le Kali Yuga serait avant tout une opportunité pour atteindre l’éveil en une seule vie.
La voie du guerrier consisterait donc à marcher au milieu de ce champ de bataille (qui est aujourd’hui représenté par la société de consommation) en devenant un marginal ou simplement une personne de conviction qui suit sa voie sans se laisser influencer par la masse, les désirs et les conseils.
Il n’est pas donné à tout le monde d’avoir une telle conviction. Aussi, si vous n’êtes pas capable d’être un bateau, vous pouvez monter dans un bateau, c’est-à-dire suivre un guide (Réf. Ramakrisna). Cela sous-entend qu’il existe sur terre des personnes qui sont convaincues de l’existence d’un esprit créateur qui guide les âmes vers l’évolution et qu’on peut faire confiance à ces guides qui sont ici pour nous. Ces personnes sont souvent discrètes et simples. Il ne s’agit pas des Dalaï Lama et autres politiciens spirituels, mais bien souvent d’êtres inconnus du grand public, qui véhiculent une foi inébranlable en la vie universelle et éternelle.
Nous avons tous la possibilité de faire partie de ces êtres, puisque nous vivons dans l’âge de Kali.
Il suffit d’être conscient de cette opportunité.
Depuis le début de l’histoire de notre civilisation, les guerres ont donné l’opportunité aux hommes de faire ce saut vers l’inconnu, c’est-à-dire le Nirvana ou le paradis. Celui qui s’engage pour la ?cause? (quelle qu’elle soit) a une chance d’atteindre l’éden s’il meurt en martyr. Il ne s’agit donc pas d’aller à la guerre pour tuer (comme le font certains avec un plaisir immoral), mais pour y trouver la paix du cœur. La paix du cœur est très difficile à atteindre et en s’engageant dans une cause que l’on croit juste, est ce qui permet de trouver ce cœur, si difficile à calmer. La paix que l’on recherche n’a rien à voir avec l’absence de guerre, mais il s’agit d’un état de conscience où le mental n’a simplement pas sa place. Il s’agit de l’instant présent où on se sent vivant tout simplement. Il n’y a rien de tel qu’un champ de bataille pour ressentir la plénitude de la vie.
J’ai vécu une expérience assez étrange à Bangkok en 1992, au milieu de la foule, témoin de ce conflit qui a terminé dans un bain de sang engendré par l’opposition du peuple à l’armée. En cet instant, j’y ai ressenti un calme et un bien-être que je pourrais traduire par une présence spirituelle ou mystique. Les martyrs de cet évènement tragique sont certainement allés dans une dimension où cet esprit les nourrit en permanence, car le message intérieur que j’ai reçu à cet instant était clair, nous sommes attachés à nos vies matérielles, à nos corps et nos possessions, mais nous sommes autre chose de bien plus subtil et surtout immortel.
Pour réaliser cette immortalité il faut aller sur le champ de bataille en marchant droit et en ayant une conviction. Le champ de bataille est actuellement le monde agité de la parure et de la consommation excessive. Celui qui marche en paix au milieu de cet amalgame d’électrons et d’informations quasi infinies, ne peut rien enseigner par des paroles car personne ne l’entendra, tel le brouhaha est immense. Par contre il peut donner l’exemple de son ressenti par ses actes, son attitude et sa vibration. Ce guerrier pacifique n’a pas peur de l’avenir sombre du monde car il n’y est pas attaché. Il respecte la terre mère en lui témoignant sa reconnaissance sans chercher à y vivre éternellement. Pour lui, sa mort représentera l’instant où la terre l’éjectera de son sein comme le fait une mère lors d’un accouchement, et il naitra enfin dans le monde spirituel où il pourra encore évoluer vers d’autres dimensions toujours plus subtiles.
Le Kali Yuga est une époque courte qui permet aux humains de se réaliser très rapidement, c’est pour cela qu’il y a actuellement tellement de monde qui se pressent au portillon pour s’incarner sur cette planète. C’est l’époque des bouddhas et nous pouvons tous en être un dans cette vie si nous comprenons cela. Cette période (432 mille ans) peut paraître longue à l’échelle humaine, mais à l’échelle universelle, c’est juste un soupir. Celui qui s’attache à la matière va trouver ce temps long et celui qui s’attache à l’esprit sain qui régit tous les êtres, le trouvera très court.
La voie du Shaolin c’est l’art de donner des coups de poings, non pas pour faire du mal mais pour être zen, c’est-à-dire dans la fréquence cérébrale alpha, puis thêta et enfin delta, ou plus simplement ?sans penser?. Zen vient de Zen-na, qui vient de Chan-na, qui vient de Dhyâna (Dhyâ = penser, Na = non) et il s’agit d’un état très difficile à atteindre. Dhyâna est la septième étape du yoga, juste avant le Samâdhi ou le Nirvana. Les enfants y arrivent facilement, et pour les hommes il y a les champs de batailles où il est possible de vivre ce très court instant de plénitude. Celui qui se trouve au milieu du champ de bataille et qui a la foi en ce Dieu suprême, peut ressentir cet état et c’est bien cela qui a motivé des millions d’hommes à s’engager à la guerre. Cet état d’esprit vaut toutes les drogues et toutes les expériences de plaisirs terrestres. Chaque être humain y aspire et va à la recherche de ce ressenti magique, mais à l’extérieur, alors que cela provient de l’intérieur.
Les personnes qui font des manifestations contre la guerre sont très souvent des gens qui ont peur de la violence au point d’en faire un tabou. Ce mécanisme entraîne une violence interne extrême et c’est ainsi qu’on a un taux de suicides très élevé dans les pays qui ne connaissent pas la guerre.
On donne du crédit à la guerre en militant contre la guerre. C’est le phénomène de la loi d’attraction. Plus on pense à quelque chose, plus cette chose prend de la valeur.
Si au lieu de se préoccuper de ?paix? en tant qu’absence de guerre, nous nous concentrions sur la paix intérieure tout en marchant au milieu du champ de bataille, nous pourrions atteindre l’éveil.
La nature est désordonnée et sauvage, alors que l’ornement est un ordre comme le big bang, mais qui est parfois étouffant. Beaucoup de gauchiste pensent qu’il est possible d’avoir une politique parfaitement réglée (il n’y a qu’à voir). La théorie c’est quand on peut expliquer les choses, mais on ne peut pas garantir que ça marche. La pratique c’est quand ça marche, mais parfois on ne peut pas expliquer comment.
Il faut admettre l’évolution de la condition humaine. La loi de l’évolution fait partie des quatre lois fondamentales que sont la loi d’attraction, du changement, de l’évolution et des contraires.
La vie est un amalgame de paradoxes qu’il faut voir avec humour en acceptant de changer.