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Bible et Archéologie -- Les trompettes de Jéricho

Blog de : Omkar

Je viens de tomber sur une page qui nous dit que l'archéologie dément la Bible. Voici un extrait de cette page:

"Au fil des ans, l’archéologie israélienne a démenti une partie de la Bible. Mais ces découvertes sont mal accueillies, surtout pour des raisons politiques. Comme quoi la science n’est pas toujours neutre. L’archéologue israélien Zeev Herzog est au coeur d’une intense controverse dans son pays depuis qu’il a écrit un article remettant en cause certains des faits historiques relatés par la Bible.

Les découvertes archéologiques des dernières années lui donnent effectivement raison : il n’y a pas eu d’exode d’Égypte, Josué n’a pas abattu les murs de Jéricho et le royaume de Salomon ne régnait que sur un petit territoire. Mais ces vérités choquent, parce qu’ils s’attaquent aux mythes fondateurs de l’État d’Israël.

Les fouilles archéologiques, par exemple, révèlent que les murailles de la forteresse cananéenne de Jéricho ne se sont pas abattues en quelques jours, au son des trompettes de Josué. Elles sont en fait tombées en ruine sur une longue période."

Ce type de publications est assez fréquent. "L'archéologie dément la Bible, on ne veut pas que ça se sache, rendez-vous compte si ça se savait, etc, etc." On trouve ce discours partout.

Tout cela est, à mon humble avis, assez affligeant. Comme si la Bible devait être prise à la lettre... Avant de s'exciter sur ce qui est vrai ou pas dans la Bible, il faudrait peut-être commencer par essayer d'y comprendre quelque chose. Et là, il ne serait pas surprenant que l'on parvienne à la conclusion que les récits sont allégoriques. Même si ces récits ont pour bases des lieux et des faits réels, ces bases ne seront rien de plus qu'un contexte/prétexte pour apporter quelque chose de plus profond. Et dans ce cas, tout ce que peut raconter un archéologue, pour passionnant que cela soit, ne démentira pas la Bible, et n'aura même aucun rapport avec celle-ci.

Intéressons nous à Jéricho. Qu'une forteresse ait pu être abattue à coups de trompettes s'accorde mal avec le bon sens. On imagine plutôt un déclin progressif de la cité et des murailles rongées par le temps, effectivement.

Mais il se pourrait fort que ce récit de Jéricho soit allégorique. Pour nous en rendre compte, confrontons le avec ce que nous dit la tradition du Yoga. Selon celle-ci, le souffle, au sens d'énergie vitale, est enchainé au monde matériel en général et au corps physique en particulier, enchainement qui voile la lumière divine et tient éloigné de Dieu.

Pour remédier à cela, la pratique du Yoga consiste en un travail du souffle dans les 6 chakras, travail qui trouve son aboutissement dans le septième chakra. Le yogi souffle (littéralement) le long de la colonne vertébrale dans les courants d'énergie vitale spiralés Ida et Pingala (nadi) ce qui a pour effet d'activer les chakras. Lorsque ceux-ci sont actifs, le yogi perçoit de nombreux sons et en se concentrant sur ceux-ci, un état s'installe en lui, état dans lequel son souffle vital (et donc finalement sa conscience) n'est plus lié au monde physique, mais regagne le monde spirituel. La lumière n'est alors plus voilée et le yogi n'est plus éloigné de Dieu.

L'histoire de Jéricho  (Livre de Josué, chapitre 6)  ne raconte pas autre chose et le nom de cette ville semble avoir été choix tout exprès, car sa racine Rouah signifie à la fois souffle et esprit, tout comme spiritualité (latin spiritus) signifie à la fois souffle et esprit.

Jéricho est habité par une putain, Rahab, mot dont la racine est également Rouah. Jéricho est décrite comme étant la cité du mal, et contenant de l'or de l'argent, etc. Voilà le problème de base, le souffle vital est enchainé au monde matériel. Alors les hommes de la guerre (savez vous qu'en Inde les yogin sont très souvent symbolisés par des guerriers ? Guerriers qui livrent bien sûr une guerre intérieure ;-)  soufflent pendant 6 jours dans les shophars. Les shophars sont de longues cornes spiralées qui ne sont pas sans rappeler l'enroulement des nadis autour et le long de la colonne vertébrale. Les guerriers soufflent pendant 6 jours et à chaque fois cela produit du son, pour chacun des 6 chakras.

Puis au septième  jour, à l'aube et ce n'est pas un hasard, mais une façon de dire que la lumière est obtenue, qu'elle n'est plus voilée, les murailles s'effondrent brusquement: d'un coup, l'énergie vitale est affranchie du monde matériel.

Ce qui se passe après, quoique moins connu, est tout aussi intéressant. Fait surprenant après une conquête, il est interdit au peuple d'Israël de toucher au butin de la ville. On nous dit que Rahab, la putain, vivra. Forcément, le souffle ne peut disparaitre. Il/Elle existe en revanche autrement. On nous dit: "Rahab, la putain, la maison de son père, tout ce qui est à elle, Josué les fait vivre. Elle habite au sein d'Israël jusqu'à ce jour".

L'explication est simple. Etymologiquement, Israël signifie "droit en Dieu". Le souffle Rahab, ne peut disparaitre, mais est en Dieu maintenant. Quant au peuple d'Israël par définition, il ne peut toucher au butin de la ville, sinon il ne serait pas le peuple d'Israël, habitant "droit en Dieu" :-)

L'existence de la ville de Jéricho, son déclin, sa destruction sont sans aucun doute des questions archéologie passionnantes.  Mais quel rapport avec l'enseignement de la Bible ?

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