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Quand l'ONU prépare la famine, les maladies et la pollution

Blog de : Omkar

Il y a une semaine, la FOA a fait une déclaration relayée par l'AFP dont voici un extrait:

"Pour satisfaire une demande croissante, la production mondiale annuelle de viande devrait augmenter de 228 millions à 463 millions de tonnes d'ici à 2050", indique la FAO dans son rapport sur la situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture, rendu public à Rome, siège de cette agence spécialisée de l'ONU.

Pour parvenir à cet objectif, "des investissements urgents (...) sont nécessaires pour que le secteur de l'élevage dans le monde réponde à une demande croissante de produits animaux et, dans le même temps, contribue à la réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire, à la préservation de l'environnement et à la santé humaine", ajoute la FAO.

"L'élevage est un secteur-clé de notre lutte contre la faim et la pauvreté. Ce secteur représente 40% de la production agricole, il fait vivre un milliard de personnes et représente une des parties les plus dynamiques et à la croissance la plus rapide de l'agriculture en général", a déclaré Jacques Diouf, directeur général de la FAO, en présentant ce rapport.

La FAO, c'est la Food and Agriculture Organization of the United Nations. Comprendre: l'organisation responsable de la nourriture et de l'agriculture aux Nations Unies.

Don,c parait-il, la production de viande devrait doubler dans les années à venir. Voici une bien triste déclaration de Jacques Diouf. Je le préférais lorsqu'il tirait la sonnette d'alarme en déclarant qu'un milliard de personnes souffraient de la faim dans le monde, ce que  personne n'a d'ailleurs relevé à l'époque.

Triste déclaration que voilà, car si des "investissement urgents sont nécessaires" pour nourrir l'humanité, c'est incontestable, il serait intelligent de les faire correctement. Car augmenter la production et donc la consommation de viandes, n'aboutira qu'à épuiser les ressources de la planètes, dont à terme aboutira à générer de la famine. Cela générera encore maladie et pollution.

De même que lorsqu'il a été dit qu'un milliard de personne sont affamées, cette déclaration ô combien stupide du FAO est passée quasiment inaperçue. Toutefois ce matin, je suis tombé sur un excellent texte d'Anne CHAON, publié par l'AFP et intitulé "Excès de viandes et poissons à table, la planète ne tiendra pas le rythme". Le voici in extenso:

"Au sommet de la chaîne alimentaire, les humains ont pris leurs aises, mais avec la surpêche qui vide les océans et l'aquaculture et l'élevage qui polluent l'eau, les sols et l'atmosphère, il faudra bien changer d'habitudes.

Nourrir l'humanité --9 milliards d'individus à l'horizon 2050 selon les prévisions de l'ONU-- nécessitera d'adapter nos comportements, surtout chez les plus riches, et d'aider massivement les pays en développement.

Selon un rapport de la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation, publié jeudi, la production mondiale de viande devrait doubler pour atteindre 463 millions de tonnes afin de répondre à la demande mondiale.

Un Chinois qui consommait 13,7 kg viande en 1980 en mange en moyenne 59,5 kg aujourd'hui. Dans les pays développés, on mange plus de 80 kg/personne/an.

"Comment l'empêcher ? quand le revenu augmente, la consommation de produits carnés et laitiers fait de même: il n'y a pas un exemple contraire au monde", constate Hervé Guyomard, directeur scientifique Agriculture de l'INRA (Institut national de la recherche agronomique), pilote du rapport "Agrimonde"sur "les systèmes agricoles et alimentaires mondiaux à l'horizon 2050".

Aujourd'hui, l'agriculture produit 4.600 kilocalories/jour/habitant - largement de quoi nourrir 6 milliards d'individus. Mais sur ce total, 800 sont perdues au champ (maladies, insectes, stockage...), 1.500 sont dédiées à l'alimentation des animaux - qui n'en restituent en moyenne que 500 dans l'assiette - et 800 sont encore perdues en gaspillage dans les pays développés.

En outre, l'élevage coûte cher à l'environnement: 8% de la consommation mondiale d'eau, 18% des émissions de gaz à effet de serre (davantage que les transports) et 37% du méthane (21 fois plus réchauffant que le CO2) émis par les activités humaines.

Et bien que source essentielle de protéines, la viande rouge n'est pas "rentable" au plan alimentaire: "Il faut 3 calories végétales pour produire 1 calorie de poulet; 7 pour une de cochon et 9 pour une calorie bovine", souligne M. Guyomard.

Ainsi, plus d'un tiers (37%) de la production mondiale de céréales sert à nourrir le bétail - 56% dans les pays riches - selon le World Ressources Institute.

Un luxe, même si M. Guyomard nuance en rappelant les services rendus par un bovin: "seul capable de valoriser l'herbe, substitut à la mécanisation et producteur d'engrais par ses déjections".

Freinons sur la viande, quid du poisson? Les océans ne peuvent plus être pris pour des garde-manger inépuisables: selon Philippe Cury ("Une mer sans poissons", Calmann-Lévy), directeur de recherches à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), le nombre de bateaux de pêche est deux à trois fois supérieur aux capacités de reconstitution de la ressource.

A ce rythme, la totalité des espèces commerciales aura disparu en 2050.

A force de s'attaquer aux grands prédateurs comme le thon rouge, le consommateur est en train de détraquer le système, prévient aussi Gerry Leape, du Pew Environment Group.

"Il va falloir apprendre à redescendre dans la chaîne alimentaire, sinon il n'y a plus personne pour manger les espèces du dessous qui se mettent à proliférer, comme les méduses", explique-t-il.

De toutes façons, il faudra manger moins de poisson et moins souvent. Quant à l'aquaculture, elle ne peut présenter une alternative que si elle modifie ses pratiques, très polluantes. Et elle aussi surconsomme: 4 kg d'anchois ou de sardines pour produire 1 kg de saumon - et jusqu'à 14 kg de poisson pour 1 kg de thon."

Un document clair et édifiant. Accroitre la consommation de viande polluera la planète et l'épuisera. L'homme sera-t-il (temporairement) bien nourri au moins ?

Même pas !! Il est maintenant établi qu'une ribambelle de maladies et autres cancers qui étaient inconnus en Orient ou dans des pays faibles consommateurs de viande y font maintenant leur apparition. Car la nourriture correct de l'homme n'est en aucun cas la viande, ainsi que les yogin et autres spiritualistes le savent depuis toujours.

Si on résume, nous sommes dans une situation de famine, que l'on va gérer en épuisant les ressources, ce qui créera de la famine, non pour nourrir une partie de la population, mais pour l'empoisonner !!

Situation ubuesque... Est-ce donc une idée trop simple quand on est responsable de l'alimentation mondiale, de commencer par réfléchir à ce que doit être la nourriture qu'il convient de produire. Une idée à l'évidence trop simple pour des technocrates, ceux dont le très regretté Coluche disait: "Les technocrates, si tu leur donnes le Sahara, dans 5 ans il faudra qu'ils achètent leur sable ailleurs".

Ou alors... horrible pensée... l'ONU subirait-elle des pressions de la part des producteurs de viandes ? Satisfaire ceux-ci passerait-il avant l'intérêt général de l'humanité ? Après tout le cas s'est déjà vu, et même tout récemment en France, quand des représentants des laboratoires pharmaceutiques ont participé aux commissions de décisions consacrée à la grippe A/H1N1...

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