Je viens de tomber par hasard sur un article du Monde qui date de quelque part. L'article salue le fait qu'un zigoto a battu un record de yoga. Insolite pour le moins.
L’heureux détenteur du titre est un Indien de 29 ans qui a accompli 1 500 asanas, ou positions, en quarante heures, à Hongkong. La preuve que le yoga, en entrant dans le Guinness des records, s’adapte bien à la mondialisation. Personne n’a relevé la moindre contradiction entre cette discipline [...] et le Guinness des records, bible mondiale de la performance.
Personne na relevé la moindre contradiction ? C'est bien dommage. Pourtant l'auteur de l'article a essayé de se renseigner sur son sujet. Ainsi il cite (mal :-) les yoga sutras :
Cette discipline, née il y a des milliers d’années en Inde, pouvant désigner « l’arrêt des fluctuations du mental » comme de l’ensemble composé du souffle, du corps et de l’esprit.
Mais s'il avait creusé un peu plus son sujet et les yogas sutras, il aurait immanquablement lu que ceux-ci disent, à propos de la posture (asana) quelle doit être stable et agréable. Comprendre : de façon à favoriser et non s'opposer à "l'arrêt des fluctuations du mental" pour reprendre cette maladroite expression.
Quel rapport y a-t-il entre cela et un olibrius qui perd 40 heures de son temps à enchaîner 1 500 postures ? Aucun. Changer ainsi de posture est évidemment contraire à toute idée de stabilité, comme le plus élémentaire bon sens le suggère.
Le yoga est certes à la mode, mais cela ne veut pourtant pas dire qu'il n'est pas en contradiction avec les travers de la société de consommation qui se repait de cliquant. Le yoga est en contradiction avec le tape-à-l'oeil, avec la bêtise, avec la superficialité, avec le papillonnage avec toute idée de compétition, d'exploit et de record.
Il est en totale contradiction avec tout ça, et c'est tant mieux. Il donne ainsi une opportunité et un moyen de guérir des travers de notre société moderne complètement malade.
Par contre le yoga, le vrai, est en parfait accord avec votre être profond, au plus intime de vous-même, là où la notion de record n'existe pas non plus :-)