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Krishnamurti ne manque pas de souffle

Blog de : Omkar

Tout récemment notre ami Lung Ta Zen, pour qui j'ai la plus grande estime, je tiens à le préciser, a posté un billet citant amplement Krishnamurti: La méditation que je vous invite à lire avant de revenir ici. J'ai d'abord eu envie d'écrire un commentaire, puis finalement, je me suis dit que ça valait le coup d'écrire un billet de blog.

Krishnamurti, je ne l'aime pas :-) Il me remet systématiquement en mémoire une boutade de Coluche, et dans le cas présent, une autre de Michel Audiard.

Krishnamurti le théosophe, est un technocrate de la spiritualité. Il dit tout sur tout, ce qu'il dit semble réfléchi, séduisant, convaincant, mais au final ce n'est d'aucune utilité pratique, quand ce n'est pas négatif. Comme disait Coluche: "Les technocrates, si tu leur poses une question, quand ils ont fini de répondre, tu ne comprends même plus la question que tu as posée".

Et là, celui qui questionne Krishnamurti sur la méditation n'a plus aucun chance d'y avoir accès.  Que nous dit-il ici ? Que la méditation c'est l'arrêt des pensées et qu'il n'y a pas de technique pour y arriver et que ça ne s'enseigne pas ! Pour quelqu'un qui est né en Inde, notre homme ne manque pas de souffle, c'est le moins que l'on puisse dire.

Seulement voilà, comme disait Michel Audiard: "C'est tout le drame de l'homme ça, de ne pas pouvoir s'arrêter de penser". Et à tout ceux que leur mental fait souffrir, tourmente, épuise, l'arrêt spontané des pensées n'est absolument pas envisageable, et à ceux-là, c'est comme si Krishnamurti avait dit: "pour vous c'est sans espoir" :-(

L'homme n'a pas le pouvoir d'arrêter ses pensées en s'y intéressant ou en les travaillant.  Il a été crée ainsi. Par contre il a le pouvoir d'agir consciemment sur la respiration.

Si Krishnamurti était un peu moins occupé à critiquer la pensée indienne, il saurait que dans le meilleure de la tradition de l'Inde, la méditation c'est la cessation du flux d'inspir et d'expir, bref l'arrêt de la respiration (kevala kumbhaka). Et il y a une (au moins!...) technique pour y parvenir et cette technique s'enseigne. Il s'agit d'une technique basée sur le souffle, qui, on ne le rappellera jamais assez, est quelque chose de très particulier et d'unique en l'homme, car il peut fonctionner dans un processus inconscient et dans un processus conscient. Le souffle c'est le fil de la vie. La première chose que fait un être humain en venant au monde est de respirer. C'est aussi la dernière chose qu'il fera, lorsqu'il mourra, ou comme on dit, rendra son dernier souffle. Et sur ce fondement, ce fil conducteur de son existence qu'est le souffle, l'être humain a le pouvoir d'agir.

L'état (ultime) de méditation est l'arrêt du souffle, toutes les Ecritures le disent comme je l'ai souligné dans un autre billet. Cet arrêt s'obtient de façon spontanée, mais, et paradoxalement, en travaillant son souffle, de la même manière que l'on utilise une épine pour retirer une autre épine. Quand le souffle cesse, les pensées cessent et la conscience est autre.

Sans aller jusqu'à l'obtention de cet arrêt du souffle, le travail sur celui-ci apporte son apaisement, et donc l'apaisement des pensées et du mental. Car à souffle court et agité, mental agité, et à souffle allongé et paisible, mental paisible. Chacun peut vérifier cela en lui-même.

Alors que tous ceux que leur mental fait souffrir, tourmente, déprime, épuise à force de tourner en rond, sachent qu'il y a une technique pour sortir de ce cercle infernal et que cette technique s'apprend. Bref il y a un espoir :-)

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